Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 6]

 

L’avion du consul venait d’atterrir, il devait être en train de faire les formalités d’usage et allait sortir dans le hall de l’aérogare d’un instant à l’autre.

L’ensemble de la Mission économique menée par le chef adjoint, François Turbot-Vaquin, s’était déplacé afin de venir l’accueillir. Puisqu’il s’agissait d’un membre éminent du ministère des Finances, leur administration de tutelle, ils n’avaient pas d’alternative possible.

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 5]

 

Konda avait appris la nomination du nouveau consul par un télégramme diplomatique que la consule adjointe avait laissé traîner par une négligence toute volontaire sur son bureau. Il s’était alors rendu sur le plateau consulaire où travaillaient ses collègues.

Comme Akiko Atsumi était l’aînée et la plus ancienne, il s’adressa à elle en premier. Personne ne savait son âge exact mais elle devait bien avoir plus de soixante ans. De petite taille, le dos courbé et le pas lent, elle paraissait totalement inoffensive mais elle veillait sur les finances du consulat comme une lionne sur ses petits.

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 4]

 

Konda alluma son ordinateur et regarda subrepticement par la fenêtre. Il n’avait que faire du magnifique panorama qui s’étendait devant lui. Le château d’Osaka se trouvait entouré d’un immense parc où de petites touches de couleur rose indiquaient que les cerisiers avaient commencé à fleurir. En temps normal, cette vue lui aurait mis du baume au cœur mais aujourd’hui, l’heure n’était pas à la réjouissance.

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 3]

 

Natsuo Konda (1) s’assit lourdement sur son siège. Il venait d’arriver dans son bureau adjacent à celui du consul général dont il était le secrétaire. La journée commençait à peine qu’il se sentait déjà las.

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 2]

 

Pierre-Victor Cusseaud venait d’être nommé consul général à Osaka, la capitale du Kansai et la deuxième plus grande ville du Japon.

Haut fonctionnaire du ministère des Finances, de l’économie, des grandes et petites entreprises, du commerce extérieur et de l’artisanat, il avait réussi à décrocher une position de diplomate, son « hochet » pour services rendus, le petit plus avant le départ mérité à la retraite. Il devait faire subir une cure d’amaigrissement au consulat qui coûtait beaucoup trop cher aux contribuables.

Sa Majesté chez les Nippons [Premier épisode]

 

Cela faisait plus de deux heures que le vol Air France 074 avait atteint son altitude de croisière. Il se dirigeait vers sa destination finale : l’aéroport international du Kansai au Japon. Le commandant de bord avait enclenché le pilote automatique. Alors que les passagers commençaient à s’assoupir, l’ordinateur de vol calculait et rectifiait automatiquement la trajectoire de l’Airbus en fonction des conditions extérieures. Les passagers avaient l’illusion que le vol était aussi linéaire que le trait figurant son évolution sur l’écran situé sur le siège avant mais il n’en était rien : de puissants algorithmes ajustaient la poussée des moteurs, l’incidence de l’avion et l’orientation de l’empennage en fonction des turbulences qui, sans toute cette ingénierie, auraient fait de ce vol un passage en mode essorage dans une machine à laver. L’ambiance de tranquillité qui se trouvait à bord était trompeuse.