Le 10 décembre 1867 (Keiô 慶応 3) est assassiné Sakamoto Ryôma 坂本龍馬 (1836-1867).
Héros national, Sakamoto Ryôma est une figure centrale de la fin du Bakufu d'Edo. Bien qu'étant un samurai d'extraction modeste, il a néanmoins joué un rôle déterminant dans l'alliance entre les fiefs de Satsuma et de Chôshû, deux anciens ennemis, opposés tous deux au shôgunat. Il a aussi formulé le « programme en huit points » qui servit de base au Serment en cinq articles, Gokajô no seimon 五箇条の正門, qui donna une ébauche de constitution au gouvernement de Meiji.
Originaire de la ville-château de Kôchi 高知 de la province de Tosa 土佐 (de nos jours, la préfecture de Kôchi 高知県), Sakamoto Ryôma a œuvré en faveur du retour à un pouvoir impérial dans la période troublée de la fin du Bakufu d'Edo, le Bakumatsu 幕末.
Alors qu'il se trouve à Edo (l'ancien nom de Tokyo) pour parfaire son apprentissage en escrime, auprès de Chiba Shûsaku 千葉周作 (1794-1855), il est alors témoin de l'arrivée de la flotte du commodore Perry en baie d'Uraga.
Ce sont les purges d'Ansei initiées par Ii Naosuke 井伊直弼 (1815-1860) en 1858 qui l'amène à s'impliquer en politique.
Samurai sans maître (il avait quitté son fief sans en demander l'accord), il retourne à Edo où il rencontre Katsu Kaishû 勝海舟 (1823-1899), officier du shôgunat et commissaire aux navires de la guerre (gunkan-bugyô 軍艦奉行), expert en technologie militaire occidentale et d'extraction sociale modeste comme Sakamoto. Celui-ci deviendra son assistant et collaborera à ses côtés à la création d'un centre de formation à la marine de guerre, Gunkan sôrenjo 軍艦操練所 , à Kobé.
Lorsque le shôgunat adopte une position plus intransigeante vis-à-vis des loyalistes partisans d'une restauration du pouvoir impérial, Sakamoto Ryôma est obligé de se réfugier à Satsuma qui allait devenir, avec Chôshû, le centre du mouvement opposé au Bakufu. Avec l'aide des officiels de Satsuma, il organise une flotille de navires marchands, la Kameyama shachû 亀山社中, qui deviendra plus tard la Kaientai 海援隊, qui livre des armes achetées aux Occidentaux à Nagasaki au fief de Chôshû.
En mars 1866, il parvient à faire aboutir une alliance secrète entre les deux ennemis d'hier, Satsuma et Chôshû, garantissant ainsi la survie du fief de Chôshû attaqué par le shôgunat.
Soucieux d'éviter un conflit armé, il intercède auprès des officiels de Tosa afin qu'ils plaident en faveur de l'abdication du shôgun. Son activisme politique lui vaut d'être réincorporé dans son ancien fief.
Il met alors par écrit ses idées politiques dans un programme en huit points qu'il soumet à Gotô Shôjirô 後藤象二郎 (1838-1897) en 1867. Ce document servit de base au Serment en cinq articles, Gokajô no seimon 五箇条の正門, la charte du nouveau gouvernement de Meiji.
Le 10 décembre 1867, alors qu'il était promis à un brillant avenir, il est assassiné à Kyoto par le bataillon de mimawari-gumi 見廻組, la police du shôgunat.
Véritable héros national au Japon, la mémoire de Sakamoto Ryôma est activement entretenue dans le pays. La ville de Kyoto organise même un tour touristique autour de sa personne (en japonais)
